Voyage en Polynésie française, la douceur du sable dans les roulements…

Voyage en Polynésie française, la douceur du sable dans les roulements…

Après avoir visionné six films, dégusté cinq repas et somnolé quelques heures, l'avion se pose (enfin) à Tahiti... Comme à chaque voyage en avion, vous embarquez le premier et débarquez en dernier. Une équipe de l’aéroport vous assistera depuis votre siège, jusqu’à la récupération de vos bagages. La descente de l’avion se fait facilement grâce à un camion élévateur.

Une petite musique locale d'accueil avec un collier de fleurs autour du cou et les galères du trajet sont déjà oubliées.

Ia ora na i maeva a Tahiti, Bienvenue à Tahiti ! C’est le centre névralgique de la Polynésie française, d’une superficie égale à celle de l’Europe, elle compte 118 îles, divisées en 5 archipels. Mieux vaut prévoir un séjour de trois semaines minimum pour bien en profiter.

Autant l’annoncer : un séjour en Polynésie française n’est pas un long fleuve tranquille pour un voyageur en fauteuil roulant (trottoirs accidentés, places de stationnement PMR étroites, du sable, de l’eau salée et des montagnes très escarpées). Mais c’est LA destination où il y aura toujours un polynésien costaud qui viendra proposer son aide avec un sourire amical. Presque rien n’est impossible en Polynésie, il suffit de s’entourer des bonnes personnes.

Les hôtels, souvent luxueux et donc très chers ne sont pas forcément une garantie d'accessibilité totale. La nécessité du plein pied est respectée mais vous avez peu de chance de trouver un lit médicalisé et une salle de bain réellement accessible (sans placard sous le lavabo ou encore des WC facilitant les transferts). Par contre, si une simple chaise en plastique installée dans la douche vous suffit, vous serez facilement satisfait. Si vous êtes un peu baroudeur, mieux vaut opter (en fonction du handicap) pour une "pension de famille" offrant davantage d'authenticité où vos hôtes trouveront 1001 astuces pour vous faciliter la vie et vous accompagner dans des lieux que vous pensiez inaccessibles pour vous. Gardez l’adresse des  grands hôtels « sous le coude » pour aller boire, sur leur terrasse, un cocktail au coucher du soleil et y admirer un spectacle de danse tahitienne.

Prenez le temps de vous balader à Papeete. Le front de mer, récemment rénové, offre une belle promenade depuis la marina jusqu’au parc Paofai. Le marché bouillonnant est accessible et vaut réellement le déplacement. Le soir, lorsque le soleil se couche à l’horizon, la place Vaiete s’anime et vous pouvez y déguster toutes les spécialités polynésiennes.

Le sport national en Polynésie française est le va’a, la pirogue. Une équipe de para va’a s’est créée en 2006. Deux potences pour la mise à l’eau ont été installées à la marina d’Arue et à celle de Punaauia. Elles permettent le transfert des personnes handicapées sur n’importe quel type d’embarcation (bateau, va’a, kayak, aviron). N’hésitez pas à contacter Pascal, tétraplégique, passionné de l’océan. Il vous fera découvrir ses activités sportives encadrées par des professionnels en toute sécurité.

« Sautez » dans le ferry et allez à Moorea. Il n’y a rien de plus facile car cette île est très accessible: un bijou multicolore à ne surtout pas manquer ! L’atmosphère y est plus calme et plus « nature ». Il existe des logements et de nombreuses activités sont à la portée de tous telles que le kayak dans le lagon, le tour de l’île en voiture ou en quad par les chemins carrossables donnant accès à des magnifiques points de vue. L’assise du quad est confortable et le dossier permet un bon maintient qui peut être renforcé avec une sangle. L’option de la petite voiture 4x4 peut être une alternative pour un tétraplégique.

Prenez votre courage à deux mains et osez faire un saut en parachute tandem. L’instructeur du club de Moorea est qualifié et a le matériel nécessaire pour accompagner des personnes avec tout type de handicap. Cette activité vous offrira une vue panoramique du lagon et de l’île. Une autre alternative pour avoir cette vue, c’est lors d’un baptême de l’air en hélicoptère ou à bord d’un avion de voltige…

Sur la plage des Tipaniers, vous pourrez voir s’envoler Tamatoa en kitesurf, ancien champion dans cette discipline, il a le matériel pour vous faire vivre une initiation en tandem.

Profitez de « l'avantage » (pour une fois) d'être en fauteuil roulant pour découvrir les autres archipels car si vous avez la mention "besoin d'un accompagnement" vous payerez un seul billet pour deux ! L'accessibilité est souvent inexistante dans les îles mais comme vous le diront les polynésiens : Aita pea pea, il n'y a pas de problème. Seuls les fauteuils manuels pourront embarquer dans les avions inter-îles ! Prévenez en amont de votre handicap, une chaise « ascenseur » et des agents « musclés »  seront mis à votre disposition.

Si vous êtes un gagnant de l’Euro-millions, vous serez certainement attiré par une escapade sur l’île de Marlon Brando dans l’hôtel qui porte le même nom. Ne croyez pas à leur promesse de villa accessible, elle ne l’est pas réellement et leur offre « all inclusive » ne propose que des activités non accessibles… Si vous voulez découvrir Tetiaora, réservez un catamaran, un skippeur fun et rassemblez y quelques amis capables de vous assurer des transferts périlleux, l’aventure en sera plus insolite.

Les îles les plus « accessibles » et incontournables pour le snorkeling et la plongée sous-marine sont Fakarava et Rangiroa. Dans l’archipel des Tuamutu. Vous pourrez également y faire une sortie en bateau ou du kayak dans le lagon. Chaque archipel à sa spécificité et mérite le détour mais  ne présente pas le même accueil pour des personnes handicapées. Voici un classement des archipels du « plus accessible » au « moins accessible » : îles du vent, îles sous le vent, Tuamotu, les Gambiers, les Australes et enfin les Marquises. Le trajet pour se rendre dans ce dernier archipel peut se faire en avion, mais aussi à bord d’un bateau de croisière/marchandises équipé d’une cabine accessible. Le « hic » est, qu’une fois arrivée dans l’archipel, le débarquement sur le quai peut être difficile voire même refusé aux voyageurs à mobilité réduite si la houle est trop forte. De plus, les îles des Marquises sont très escarpées, séjour très prisé par les randonneurs sportifs et les excursions à cheval… Donc, des activités très peu accessibles.

On ne choisit pas d’aller en Polynésie française si on cherche une destination de vacances facile et accessible en fauteuil roulant . Par contre, ça pourrait être un des plus beau voyage de votre vie.

Check liste médicale :

  1. prévoyez une sonde de plus par jour car la chaleur va vous donner soif d'eau et d'Hinano (bière locale) et comptez 3 jours supplémentaires de matériel médical en bagage à main, en cas de perte de valises.
  2. Astuces pour éviter les « petits maux» : évitez de porter trop longtemps votre maillot de bain mouillé, protégez vous du soleil afin d’éviter la surchauffe et soignez très rapidement les débuts de blessures. En cas de besoin, pas de panique, l'hôpital de Tahiti est très bon! Si vous prévoyez votre séjour à l'avance, vous n'aurez pas de soucis pour trouver une infirmière à domicile  attention seulement à Tahiti et Moorea).
  3. L'idéal est de voyager tout le séjour avec sa « team médical » personnelle.

Check liste fauteuil :

  1. Dégonflez légèrement votre coussin à air dans l’avion (l’altitude va le rendre plus dur).
  2. Prévoyez un kit de réparation pour fauteuil (rustines, chambre à air, vis, roulements) mais il y a des magasins de vélo ou de paramédical à Tahiti.

Sélectionnez vos destinations et interrogez les hôtes sur l’accessibilité de leurs logements sur ce site.

Voici quelques liens de logements et activités accessibles :

Logements :

👉 https://www.havaiki.com
👉 http://vaniralodge.com

Activités :

👉 https://www.teahupooadventure.com/fr/
👉 https://www.o2fakarava.com

Auteur : Léa BERNADET
llustrations : Franck DEBEAUMARCHE